Salut Internet ! Hier je vous ai expliqué ce qu’était le Mianzi, la Face en Chine et pour éclaircir le sujet, je vous présente un exemple de Mianzi au quotidien en Chine qui parlera à tout le monde. Si vous êtes arrivés ici sans savoir ce qu’est le Mianzi, je vous conseille de lire l’article d’hier, ça sera beaucoup plus clair. A l’occasion de la Golden Week en Chine, je poste un article par jour sur des pratiques culturelles que j’ai pu remarquer un vivant là-bas et aujourd’hui c’est le 6ème article !

L’objectif du jour est simple : vous montrer qu’il est partout et vraiment la base du quotidien en Chine, à travers un exemple concret, simple et pertinent pour illustrer le concept de Mianzi en Chine.

La Face / Mianzi dans le monde étudiant

En vivant en Chine, j’ai pu assister à plusieurs évènements professionnels, étudiants, etc… Au cours de ses évènements, lorsque le public était majoritairement chinois, il n’y avait jamais de questions à la fin de l’intervention. La conférence se terminait par de très longs applaudissements, puis chacun rentrait rapidement chez soi. J’interprétais cela comme un cruel manque de respect et preuve de désintérêt de l’audience. Un professeur qui se déplace, dispense son savoir et ne reçois aucune question, aucune réflexion ni de débat avec son public ? Ce n’est pas une façon de le remercier.

« Allez, finit vite ton blabla pour que je puisse rentrer chez moi »

Pourtant, je n’ai jamais eu autant tort de ma vie (enfin si je pense mais t’as compris l’idée). A la fin de ses conférences, les professeurs n’attendent pas de questions en public, mais en coulisse, c’est une autre histoire. Dès la fin de l’évènement, une file d’élève se rassemble discrètement au bord de la scène devant le professionnel. C’est là que commence la séance de questions-réponses. Il y avait bien évidemment des questions, mais les chinois ne la posaient pas en public pour plusieurs raisons.

Les chinois ne posaient pas de question pour 2 raisons

  1. Ils ne veulent pas faire perdre la Face au professionnel : Poser une question, ça veut dire que le cours n’était pas clair, donc pas bien fait. Je ne peux pas le faire remarquer en public et lui faire honte. Et s’il n’arrive pas à répondre à ma question ? Est-ce que je risque de le ridiculiser devant TOUTE l’assemblée ? Je serai vraiment irrespectueux de la mettre dans l’embarras.
  2. Ils veulent protéger leur Face à eux : Si j’ai une question, c’est parce que JE n’ai pas compris. Mais les autres n’en ont pas. Alors, est-ce que EUX ont compris ? Donc le problème c’est moi ? Peut-être qu’ils sont meilleurs que moi… Je vais me ridiculiser si je pose une question et que tout le monde a déjà la réponse…

Vous comprenez assez rapidement la mécanique.

Conclusion

Et oui, la peur de l’embarras et le concept de face sont à prendre dans les deux sens. Et cet exemple montre que la moindre situation anodine peut mettre dans l’embarras sans même le vouloir. C’est pourquoi en Chine, le dicton « laver le linge sale en famille » est une réalité. S’il y a des choses pas claires, qui méritent plus d’explications, on peut éclaircir cela en privé, tranquillement et sans risque d’humiliation. Le professionnel sera même très content de répondre à des questions puisqu’elles stimuleront la réflexion des élèves, leur permettant d’approfondir, d’aller plus loin et de devenir meilleurs grâce à ces enseignements. Ce qui aboutira in fine à un meilleur Face / Mianzi des étudiants dans le futur, et donc du professeur. Mécanisme complexe, long, discret et sous-estimé tant il est présent dans n’importe quel évènement du quotidien.

J’espère que ce 2ème article sur le Mianzi vous aura plu. Il m’a aussi rappelé de très bons souvenirs de ma vie d’avant (RIP) et si vous avez envie de plus de Mianzi, je vous retrouverai sûrement d’autres exemples. En attendant, on se retrouve demain à 18heures pour le 7ème et avant dernier article de la semaine spéciale Golden Week.

Comme d’hab’, je vous laisse quelques liens dont 2 histoires sur la culture chinoise :